CONTRAT 2014-2019

Perspectives et Projets

Politique scientifique

Par décision de son Comité de Pilotage, la Fédération OSOI a décidé à l’unanimité de demander son renouvellement dans le cadre du prochain contrat.

Après trois années effectives de fonctionnement, la Fédération peut constater qu’elle à su franchir quelques obstacles et construire un premier socle (gouvernance, dynamique fédérative, construction de connaissances sur l’espace indianocéanique). Le bilan (présenté par Michel Watin) souligne la mise en forme de l’Observatoire et les premières réussites sur des thématiques fédératives. La Fédération s’installe comme un axe central dans les recherches en Droit/Economie/Gestion/Lettres/Sciences humaines/Sciences Sociales à l’échelle de notre Université avec la consolidation de multiples partenariats sur l’espace océan Indien.

La présente demande de « renouvellement » doit être bien comprise comme un renouveau de la politique scientifique de l’OSOI. A partir de l’auto-évaluation réalisée, et en tirant plusieurs enseignements, l’OSOI s’attache précisément à ce terme (renouvellement) c’est à dire que la Fédération assume et exprime une volonté de « recommencement » et « d’adaptation». Le renouvellement pour le prochain contrat n’entend point reproduire « une identique » Fédération mais produire un dépassement. Sur la lancée du précédant contrat, nous voulons proroger et dynamiser l’OSOI. Cette démarche initiée par le COPIL vise principalement à améliorer, intensifier, le mouvement d’associations des chercheurs, l’élargissement des partenariats et la production de connaissance autour d’appel à projets. En accentuant cette démarche fédérative, nous voulons aussi répondre davantage aux questions d’actualités afin que l’Observatoire s’ancre comme une plate-forme scientifique incontournable, un acteur performant dans un contexte marqué par l’intensification des débats sur l’Indianocéanie.

Le renouvellement ne nous conduit pas à modifier la ligne fixée en 2010 autour de trois axes. Ces trois axes demeurent les lignes structurantes de l’OSOI.

  1. Territoires et mobilités
    Identités, racines et diasporas
    Territoires, territorialité et idéologie
    Patrimoine, langues, archives et mémoire
  2. Risques et développement
    Le développement face aux risques
    La prévention des risques
    La gestion du risque
    Le développement grâce aux risques
  3. Pouvoirs et réseaux
    Pouvoirs Réseaux: Idées/Discours/Médias
    Pouvoirs et réseaux: Vie Politique et Institutions
    Pouvoirs et réseaux: COI/ Relations Internationales

 

L'Observatoire des sociétés de l'océan Indien -OSOI- maintient aussi sa volonté d’être une fédération de recherches réunissant des chercheurs spécialistes de droit, économie, gestion, sciences humaines, sciences sociales, littérature... Créé en 2010, installé à l'Université de La Réunion, l'équipe de l'Observatoire veut plus que jamais regrouper les six Unités de recherches, rassembler plus de 150 chercheurs et tisser un important réseau de partenariats internationaux. Nos trois axes (Risque et Développement/ Territoires et Mobilité/ Pouvoirs et Réseaux) organisent cette plateforme de connaissances sur les sociétés indianocéaniques. Dans ce début du XXIème siècle quand s'affirment les dimensions et les connexions de l'Indianocéanie (politiques, culturelles, sociales, économiques, touristiques...), l'O.S.O.I. se veut un laboratoire d'idées et un pôle de réflexions (site internet, études, revues, publications, MOOC, colloques...).L'Observatoire entend ainsi prendre sa place au coeur des dynamiques actuelles et devenir un acteur incontournable dans le présent de l'océan Indien.

Sur la base de son auto-évaluation, la Fédération se fixe cinq priorités pour le prochain contrat :

Dès l’origine (en 2009) nous avons exprimé une politique scientifique qui ne soit pas un projet d’«un hub réunionnais » dans l’océan Indien mais une fédération qui cherche à contourner l’écueil d’un centre et de périphéries. L’Observatoire ne peut fonctionner qu’en devenant un observatoire partagé avec les premiers partenaires dans l’environnement des îles du sud ouest de l’océan Indien. Pas de position réunionnaise dominante mais une Université qui lance une fusée commune depuis son île. C’est avec les autres que nous voulons faire de ce deuxième contrat, une nouvelle étape en termes de partenariats afin de densifier les réseaux. En ce sens, nous voulons reprendre le rôle et la fonction du Comité scientifique de l’OSOI. Il a été mis en place mais n’a pas effectivement tenu ses promesses c’est à dire jouer un rôle avec le COPIL.

Dans les mêmes logiques, nous voulons avec le VP-RI et ses services agir ensemble pour une meilleure connaissance de la fédération. Elle doit être plus présente lors des missions internationales de notre établissement. Une présence dans les délégations lors des rencontres mais, plus encore, présenter et valoriser. C’est pour cela que nous souhaitons avoir un lien plus étroit avec les services RI de notre Université.

Au cours des trois années de fonctionnement, de manière générale, l’OSOI a su engager des travaux pluridisciplinaires avec des intervenants extérieurs, sans toujours avoir su contractualiser ou mettre en place des collaborations de recherche. En effet, les échanges se font parfois actuellement sur la base de chercheurs à chercheurs. Ainsi, il convient d’avoir à l’esprit et dans la démarche le souci constant de pérenniser les coopérations, de développer le « réflexe » OSOI avec une contractualisation au niveau de la Fédération.

Le développement de ces réseaux peut également se faire par l’organisation de missions vers les pays et les organismes de recherche cibles (ex : Inde, Chine, etc.). La stratégie est de se greffer sur les missions de prospection organisées par l’Université mais également des institutions locales, notamment la Région Réunion, pour une première prise de contact, pour enchainer sur des bourses de coopération ou des co-tutelles de thèses.

Pour appuyer la création de ces réseaux de recherches, l’OSOI décide de s’attacher également à une meilleure diffusion de ses appels à projets au sein des autres universités de la zone océan Indien.

Cette démarche doit permettre de compléter les données manquantes de l’OSOI sur la connaissance de l’Océan Indien en créant une base de données communes aux parties prenantes. La dimension « OI » de l’Observatoire prendrait ainsi tout son sens.

Dans cette ouverture internationale, l’OSOI ne peut rester dans l’espace francophone, elle a aussi vocation (comme le montre plusieurs initiatives sur le contrat passé) à s’étendre dans l’aire anglophone de l’océan Indien.

Dans le prolongement des actions menées par l’OSOI, nous avons la détermination d’être plus en liaison avec l’ED (Lettres/SHS/Droit/Economie/Gestion) de notre Université. Lors des réunions de préparation de ce projet pour le contrat futur, cette expression a été unanime. Il importe de mieux faire connaître la fédération, ses axes, ses objectifs en amont (dès le Master) et dans la période des études des doctorant/e/s pour les associer davantage. Plusieurs propositions ont été faites.

Au bout de trois années de fonctionnement, l’OSOI a pleinement joué son rôle en tant que catalyseur de recherche pluridisciplinaire au sein du secteur Lettres et Sciences Humaines, Droit Economie et Gestion, Sciences Politiques.

Si les appels à contribution lancés par l’OSOI poussent les porteurs de projets à intégrer les doctorants et les jeunes chercheurs,  il ressort de l’auto évaluation que l’appropriation de l’OSOI par les jeunes chercheurs reste timide. Pour inculquer cette dimension de pluridisciplinarité aux doctorants, et décloisonner les travaux de recherche, il convient d’inscrire la politique scientifique de l’OSOI en accord avec celle de l’Ecole Doctorale Lettres et Sciences Humaines, Droit-Economie-Gestion, Sciences Politiques (ED LSH‑DEG‑SP).

a.     L’OSOI dans l’offre de formation de l’ED LSHS‑DEG‑SP

Les structures fédératives ont vocation à décloisonner à favoriser les échanges entre les unités de recherche.  Cet objectif se retrouve également au niveau de l’ED LSH‑DEG‑SP.

L’Ecole Doctorale s’appuie sur deux types de formations donnant droit à des ECTS : d’une part les cours transversaux prévues par années et d’autre part la participation d’événements à la carte.

Chaque laboratoire de l’OSOI pourrait consacrer un cours de trois heures constituant in fine un module « pluridisciplinarité » inclus au sein de l’offre de formation pour les premières années. Il s’agirait pour chaque intervenant (directeur de laboratoire, chercheurs, etc.) de montrer les méthodes de sa discipline, et comment celle-ci contribue à l’unité de l’OSOI. Ces journées mises en place dans le cadre des recherches OSOI devraient figurer dans le volet de « l’offre à la carte ».

b.     La participation des doctorants à des séminaires « OSOI »

La création de séminaires au sein de l’ED LSH‑DEG‑SP où les doctorants travaillant sur les thématiques de l’OSOI, ou dans des projets financés par l’OSOI viendraient exposer leurs travaux de recherche permettrait une meilleure appréhension de l’OSOI et de sa dimension pluridisciplinaire et une meilleure connaissance des autres unités et thématiques de recherche.

c.     L’aide aux étudiants pour participation aux manifestations scientifiques

Depuis deux ans, l’ED LSHS‑DEG‑SP lance au mois de mai/juin une campagne en faveur de l’aide aux étudiants inscrits en thèse. Il s’agit d’octroyer une aide financière pour qu’ils puissent participer à des événements scientifiques extérieurs à condition que leur unité les accompagne aussi à hauteur d’au moins 50% de leur demande.

Les critères visant à l’attribution de cette aide pourraient prendre en compte directement le périmètre thématique de l’OSOI.

d.     Encourager les initiatives étudiantes

Afin d’encourager les initiatives doctorantes, l’OSOI peut flécher dans le cadre de son appel à projets une part - variable - de son budget exclusivement consacrée aux doctorants et jeunes docteurs désireux de monter des projets pluridisciplinaires, portés par différents laboratoires. Cela permettra aux jeunes chercheurs d’appréhender l’organisation de manifestations. Néanmoins, ce volet ne doit pas phagocyter leur participation aux projets de recherche pilotés par les autres chercheurs.

Au niveau de la politique de valorisation, le contrat  2010-2014 avait pour objectif :

-       La conception et la mise en ligne d’un site web

-       La conception et la mise en ligne d’une revue numérique

-       La mise en place d’un dispositif permanent et pérenne de production de données concernant l’océan Indien, en recensant, activant ou réactivant les dispositifs existants.

Si l’ingénierie de ces trois objectifs opérationnels et la mise en œuvre de ces objectifs sont bien avancés, il incombe de poursuivre ces missions.

Au niveau de la revue numérique, l’objectif est de poursuivre le travail entamé. Le calendrier de sortie des quatre premiers numéros est déjà planifié. Il s’agit à présent de rendre opérationnel le processus de publication qui a été arrêté : activation du comité de rédaction et le comité scientifique. Le cahier des charges de la revue a été pensé de manière à ce que la « Revue de l’OSOI » intègre la plateforme « Revues.org » et devienne référence au niveau des instances d’évaluation.
Un partenariat avec les revues existantes mais mono disciplinaires doit être développé (ex : Revue Juridique de l’Océan Indien ».

Le site web retrace à l’heure actuelle l’état des connaissances et recense la production scientifique de l’OSOI. Il s’agira pour ce nouveau contrat quinquennal de sortir cette expertise scientifique de la confidentialité et de nouer des partenariats avec l’ensemble des acteurs travaillant sur les questions sociétales dans l’océan Indien, afin de jouer pleinement son rôle d’Observatoire.
Le site web devra développer également son attractivité en diversifiant les medias de communication : développement de podcasts video et audio des colloques, manifestations, journées d’études organisées au sein de l’OSOI.

Archives ouvertes. La politique scientifique de l’OSOI doit dans le prochain contrat prendre position sur les archives ouvertes (open access). La force de notre fédération à travers les différentes formes de ses publications peut trouver dans la construction d’un pôle au sein de HAL-SHS une véritable voie afin d’affirmer son socle et améliorer la diffusion des travaux réalisés croisant là sa volonté d’une politique internationale/Point 1 de ce projet et la volonté de valorisation/Point 2.

La complémentarité entre les structures fédératives découle du contrat 2010-2014 qui a identifié trois axes de recherches complémentaires au sein de l’établissement. Si des collaborations entre structures fédératives existent par le biais de financement et d’organisations conjoints de manifestations, elles restent ponctuelles. Il s’agira de ce point de vue de soutenir les collaborations inter-fédérations, en ne perdant pas de vue le périmètre thématique premier de l’OSOI. L’organisation de manifestations portées par des jeunes chercheurs peut s’inscrire dans cette démarche.

Si les trois premières années pleines de fonctionnement ont surtout concerné les collaborations internes à l’OSOI, il s’agira à présent de « s’ouvrir aux mondes » et de se tourner vers les grands organismes de recherche : IRD, CIRAD, etc. et les acteurs économiques ayant trait avec les thématiques de la structure fédérative : Agorah, ADIL, Parc National, intercommunalités, etc.

Afin d’inscrire l’OSOI dans la « société civile », il convient également qu’elle présente ses activités régulièrement aux institutions, et aux collectivités locales. Ainsi, l’OSOI se doit d’organiser de manière régulière des journées de diffusion scientifique à destination des bailleurs de fonds potentiels, des collectivités locales, des associations, etc. comme cela a été fait le Mardi 13 Décembre 2013.

Depuis sa création, l’OSOI lance chaque année un appel à contributions auprès de ses chercheurs sur des projets pluridisciplinaires s’inscrivant dans les trois axes de la structure fédérative : Territoires et Mobilités, Risques et Développement et Pouvoirs et Réseaux. Chaque axe se décline en différentes thématiques structurées autour de mots clés.

Le processus arrêté au cours de ces trois années de fonctionnement était une démarche BOTTOM-UP, où les réponses aux appels à contributions étaient analysées en Comité de Pilotage. Celui-ci proposait par la suite des regroupements de projets sur des thématiques proches. Les appels à contributions étaient, de manière générale, lancés en début d’année civile, et la réalisation des projets était programmée essentiellement sur le dernier trimestre de l’année civile.

Le Comité de Pilotage de l’OSOI souhaite désormais adopter un système TOP-DOWN, sur la base d’une consultation préalable des centres de recherche pour définir les thèmes. Ainsi, l’OSOI lancerait chaque année des appels à projets sur des thématiques précises. Cette démarche permettrait de s’acheminer sur des appels à projets structurants et fédératifs où pourraient intervenir l’ensemble des chercheurs, y compris les doctorants.

Le calendrier est lui aussi revu. L’OSOI lancera désormais les appels à projets de l’année N, au second semestre de l’année N-1. Ce changement de calendrier permet un temps de réalisation des projets plus long, et une meilleure programmation des manifestations sur l’ensemble de l’année civile, et non plus sur le dernier trimestre 2013.

La dynamisation de l’OSOI par le lancement de projets structurants

A l’instar de « L’Encyclopédie de l’état du Monde » publié aux éditions « La Découverte », l’OSOI ambitionne de sortir un état des lieux des îles de l’océan Indien tous les deux ans. Cet état des lieux couvrirait les volets économique et social, la littérature, etc. Cela permettrait le développement de la  coopération avec les autres pays de la zone.

Au niveau interne, il s’agira d’affirmer la présence et l’expertise de l’OSOI en organisant des cycles de conférences sur les thématiques de la structure fédérative.

La recherche de crédits à l’extérieur de l’Université

Depuis 2010, le budget de l’OSOI provient essentiellement du contrat quinquennal 2010- 2014. Si ce budget a permis le démarrage des activités de recherches pluridisciplinaires et la réalisation des objectifs opérationnels par le recrutement d’un ingénieur à mi-temps, la fédération arrive aux limites de sa stratégie sans avoir à arbitrer fortement entre activités scientifiques et accompagnement des objectifs.

De fait, pour pouvoir poursuivre son développement et soutenir les projets évoqués, il devient inéluctable de lever des fonds auprès de partenaires extérieurs. Mais, l’ambition ne concerne pas uniquement de diversifier les flux entrants de crédits, mais de se structurer afin de pouvoir s’inscrire dans des appels à projets nationaux de type ANR blanc ou diffusés par les Ministères ; ou encore dans les projets européens, avec un consortium d’autres partenaires.