Dire l'Océan Indien
Dans un contexte régional qui souligne l'importance de la dimension océan Indien comme une donnée structurante pour les politiques de recherches, à l'heure où s'affirme le projet d'une Université fédérative de l'océan Indien, la Fédération de recherches Observatoire des sociétés de l'océan Indien (O.S.O.I.) de l'université de La Réunion qui compte plus de 150 enseignants chercheurs et de nombreux partenariats internationaux publie un ouvrage précieux sur la connaissance du monde indianocéanique intitulé "Dire l'océan Indien". Cet ouvrage participe de la politique internationale de valorisation des savoirs menée par l'O.S.O.I.
« Dire les territoires ». L'océan Indien est un espace de confrontations et d'échanges multiculturels où l’imaginaire des navigations et des voyages se déploie. Les nombreux territoires insulaires et les pays bordiers génèrent des constructions identitaires très variées, liées à des langues en contact dans un environnement pluriel, dynamique, en constante mutation. Ces problématiques se retrouvent dans les études consacrées aux cartes, aux différentes « vision du monde », au multiculturalisme ou aux marges mémorielles.
« Dire les développements ». Les sociétés de l’océan Indien connaissent des développements économiques sociaux et culturels très distincts avec des statuts juridiques bien dissemblables. Les interrogations ne manquent pas tant sur les modes de développements que les formes de coopération. Ces enjeux qui prennent en compte les réalités culturelles, économiques, juridiques et linguistiques…sont majeurs pour le devenir des sociétés de l’océan Indien. Ils sont dans ces pages examinés sous l’angle de la démographie, de l’intégration économique, le rôle des Régions Ultrapériphériques et des questions sociales.
« Dire les pouvoirs ». Derrière la complexité du mot pouvoir se retrouvent le poids de l’histoire, la force des contextes et se dégage un tableau d’une grande complexité dans l’analyse à l’échelle de océan Indien. Les questionnements ne se sont pas limités à l’étude des pouvoirs (politiques, économiques, culturels…), ils ont aussi ouverts des voies conduisant à l’observation de l’intervention de l’Union Européenne, du positionnement de l’Australie occidentale, mais également à la production des discours ou la construction des contre-pouvoirs.
« Dire l’Indianocéanie ». L’affirmation de l’Indianocéanie recouvre l’espace des îles du sud-ouest de l’océan Indien. Certes, le terme se diffuse, mais les instances politiques peine à exister hors des cercles dirigeants de l’océan Indien occidental. Une part des interrogations sur l’indianocéanité réside précisément dans la prise en compte et l’évaluation des réalités historiques, sociétales, culturelles et économiques de ces îles : peuvent-elles traduire non seulement un héritage partagé (à travers par exemple des patrimoines), mais aussi un horizon ? Les intervenants ont mis l’accent sur l’histoire et les limites actuelles de la C.O.I., la question des îles à souveraineté contestée ou l’exemple des stratégies aériennes.